Les placements doivent être bien sélectionnés pour répondre aux besoins des investisseurs à court, moyen ou long terme. Pour un horizon de placement à court terme, il est ainsi recommandé d’opter pour des placements liquides et sécurisé afin de ne faire courir aucun risque au capital et pour pouvoir en disposer à n’importe quel moment. Pour des projets plus lointains, on optera pour d’autres supports, moins liquides ou plus risqués, mais aussi souvent plus rentables dans la durée. Voilà ce que c’est la diversification, c’est savoir adapter ses placements en fonction de ses objectifs, et cela permet d’ailleurs de faire plus de profits tout en limitant les risques de perte en capital.
Pourquoi diversifier son épargne aujourd’hui ?
Ces dernières années, les épargnants sont confrontés à un rendement des placements sécurisés en forte chute. En 2019, les fonds en euros de l’assurance-vie ont eu un rendement de 1,5 % avant impôts, ce qui fait 1,05 % après déduction de la Flat Tax (PFU – prélèvement forfaitaire unique) de 30 %. Quant aux livrets d’épargne défiscalisés, tels que le Livret A et le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), ceux-ci ont été plafonnés à 0,5 % depuis février 2020. On n’espère plus en tirer grand-chose de ces livrets.
Par ailleurs, depuis 2018, l’inflation est repartie à la hausse. D’après l’Insee, cette inflation a atteint 1,8 % en 2018 et en 2018, celle-ci était de 1,1 %. Du coup, les placements à capital garanti comme les livrets d’épargne défiscalisés ne suffisent plus à maintenir le pouvoir d’achat de l’épargne. Ceux-ci font perdre de l’argent. Afin d’améliorer les performances de l’épargne à moyen et long terme, il est alors conseillé d’investir une partie de son patrimoine – ses avoirs – dans des actifs à risques proposant des rendements plus intéressants.
Comment diversifier son épargne ?
Actions, FCP, SICAV, trackers, unités de compte de l’assurance-vie… Nombreux sont les supports proposés par les institutions financières permettant d’investir sur les marchés ou encore dans l’immobilier. Ils sont plus rentables que les marchés monétaires et obligataires auxquels sont adossés les placements sécurisés. Les supports à privilégier dépendront grandement de l’horizon de placement de l’épargnant : actions en direct et fonds « purs » ou « offensifs » si celui-ci cherche la performance à tout prix ou des fonds « diversifiés » ou « immobiliers » si celui-ci souhaite protéger au minimum son capital des fluctuations des marchés financiers.
La pyramide des placements
Voici une pyramide des placements pour une allocation équilibrée avec un rendement espéré de 4 %. Il existe d’autres allocations patrimoniales, mais celles-ci peuvent être dangereuses ou insuffisantes pour faire gagner de l’argent, comme une allocation défensive comportant trop d’épargne de précaution et pas assez d’actions et d’immobilier. Cela implique un rendement tiré vers le bas et ainsi moins ou peu de revenus générés par le capital investi.
À la base de la pyramide, il y aura l’épargne de précaution qui est l’équivalent de 3 mois de dépenses sur le livret A ou LDDS, ainsi que d’autres placements dans d’autres livrets pour plus de liquidité : Livret Jeune, Livrets fiscalisés (taux promotionnel quelques mois). Plus l’on montera dans la pyramide, plus l’espérance de profit sera élevée, en contrepartie d’un investissement à plus long terme. C’est pour cette raison qu’il est important de déterminer son horizon de placement lorsqu’on investit. Et à la pointe de la pyramide, il y a les placements alternatifs qui représenteront une partie marginale du patrimoine dans la mesure où il s’agit de pure spéculation.
Diversifier suivant son horizon de placement
L’horizon de placement doit faire partie des premiers critères pour choisir le type d’investissements. Voici des exemples de placements en fonction d’un horizon d’investissement et d’objectifs à court terme, à moyen terme et à long terme.
Objectif à court terme | Objectif à moyen terme | Objectif à long terme |
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– Épargne en vue d’une importante dépense dans quelques mois = épargne de précaution.
– Placements adaptés à court terme pour atteindre l’objectif :
– Dès que les économies excèdent les besoins d’argent, il est recommandé d’orienter l’épargne vers des placements plus rémunérateurs. |
– Pour des projets allant au-delà de 3 ans, les produits de type Livrets ne sont pas adaptés. Il faudra se tourner vers des instruments plus adaptés et plus rémunérateurs :
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– Pour des projets sur le long terme comme le financement de la retraite ou le financement des études des enfants, voici les produits les plus adaptés :
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Connaître les classes d’actifs : du plus sécurisé au plus risqué
« Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Et c’est pareil lorsqu’on souhaite faire fructifier son argent en le plaçant. Par analogie au sport comme le football, il faudra placer son capital sur le terrain comme l’entraîneur placera ses joueurs :
- Des défenseurs (fonds euros en l’assurance-vie) ;
- Des milieux de terrain (immobilier pierre-papier) ;
- Des attaquants (actions et trackers) ;
- Gardien (épargne de précaution – cf. La pyramide de Maslow).
Connaître les différentes classes d’actifs permettra mieux à l’investisseur de s’y retrouver et de faire les bons choix quant aux produits, instruments et actifs sur lesquels ils souhaitent investir. Voici une liste de classe d’actifs allant du plus sécurisé au plus risqué :
- Monétaire : livrets d’épargne (Livret A, LDDS), Plan d’épargne logement, Livret d’épargne populaire, livrets fiscalisés (avec parfois un taux d’intérêt promotionnel élevé pour x mois) et comptes à terme ;
- Obligations : via les fonds euros ou via les unités de compte (UC) d’assurance-vie, fonds participatifs (crowdfunding) pour diversifier plus avec une prise de risque supplémentaire ;
- Actions : parts ou titres de propriété obtenus par investissement en bourse sur des titres vifs, fonds actifs ou trackers (ETF) pouvant être logés dans différentes enveloppes fiscales (PEA, CTO, PEA-PME, assurance-vie via unités de compte) ;
- Immobilier : en direct (résidence principale/secondaire ou immobilier locatif, en pierre-papier SCPI, en actions (SIIC sur CTO ou tracker sur PEA) ;
- Alternatif et atypique : groupements forestiers d’investissement (GFI), vin, œuvres d’art, voiture de collection, matières premières… – 5-10 % maximum du patrimoine.
Apprendre à évaluer ses placements suivant différents critères
Il est important d’apprendre à évaluer ses placements suivant des critères bien définis, comme le rendement, le risque et la liquidité. Et avant chaque placement, il faudra poser les calculs puis appréhender les risques et les inconvénients propres à l’investissement :
Placements | Rendement | Risque | Liquidité |
---|---|---|---|
Livrets |
Faible | Nul | Excellente |
Parts sociales |
Faible | Modéré | Moyenne |
Plan d’épargne logement |
Faible à moyen suivant date d’ouverture | Nul | Faible |
Fonds euros en assurance-vie |
Faible à moyen suivant l’AV choisie | Nul | Moyenne (72 heures à 1 mois) |
Actions (en PEA, CTO ou AV) |
Négatif à très élevé | Modéré à élevé | Excellente |
Immobilier locatif |
Négatif à très élevé | Modéré à élevé | Faible (plusieurs mois pour vendre et recevoir l’argent du notaire) |
Immobilier en SCPI |
Moyen | Modéré | Excellente en assurance-vie |
Immobilier en SIIC |
Négatif à très élevé | Modéré | Excellente |
Fonds d’investissement ou hedge fund |
Élevé à très élevé | Modéré | Moyenne |
Rendement
C’est ce que le placement rapporte : revenus générés annuellement comme les intérêts, les dividendes, les coupons et les loyers divisé par le capital placé. Pour 1 000 € de revenus divisés par 20 000 € placés par exemple, cela donne un rendement de 5 %. Il ne faut pas oublier de retirer les charges, les frais et les impôts de revenus bruts afin d’obtenir le rendement net. Les rendements peuvent être faibles, moyens ou négatifs à très élevés en fonction des placements comme vu dans le tableau précédent.
Risque
Le risque en matière d’investissement peut se matérialiser de nombreuses manières : risque de perte en capital, risque de dégradation, risque de loyers impayés… L’échelle moyenne des risques est alors un risque nul ou un risque modéré à élevé comme vu dans le tableau précédent.
Liquidité
Ce que l’on appelle liquidité en matière d’investissement, c’est la disponibilité des fonds placés. C’est également le délai pour retirer l’argent et récupérer l’investissement. L’échelle moyenne des liquidités est excellente (livrets et actions cotées), moyenne (assurance-vie, parts sociales et fonds d’investissement) et faible (immobilier).
Résumé
Afin de répondre à leurs besoins à court, à moyen ou à long terme, les investisseurs doivent sélectionner méthodiquement leurs placements. Par exemple, pour un investisseur avec un horizon de placement à court terme, il est alors recommandé de choisir des placements liquides et sécurisés pour ne faire courir aucun risque au capital. Pour un investisseur avec des projets plus lointains, il optera pour d’autres supports, certes moins liquides et plus risqués, mais beaucoup plus rémunérateurs et rentables dans la durée. La diversification permet de répondre aux besoins en matière d’investissement à court terme, à moyen terme et à long terme, et cela permet notamment de faire plus de bénéfices/profits/gains tout en limitant les risques de perte en capital.