Faire travailler son argent en le faisant fructifier permet d’améliorer son niveau de vie. Bien que nous sommes déjà nombreux à épargner et à investir à long terme, il semblerait que beaucoup d’entre nous le fassent mal et c’est l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) qui le dit : « Les Français investissent à long terme sur un compte courant ou dans des produits peu rémunérateurs… ». À long terme, le manque à gagner par rapport à des investissements plus pertinents est énorme. Et entre les placements sécurisés qui ne rapportent presque rien voire qui font perdre de l’argent (inflation) et entre les placements risqués que l’on peut faire soi-même et ceux confiés à des tiers pour économiser un temps d’apprentissage et de mise en place, il est parfois compliqué de s’y retrouver. Surtout que les profils et le goût du risque diffèrent d’un individu à l’autre, voyons comment tirer au mieux partie de ces derniers.
Le concept d’épargne et d’investissement
Comme le disaient nos grands-mères : « Mettez toujours de l’argent de côté ; on ne sait jamais ce qui peut arriver ». Et cela est tellement vrai. Mais ici, on ne le mettra pas sous le matelas ni dans un coffre-fort à la maison ; cela ne rapporte rien. C’est là qu’entre en jeu l’épargne, qui est le fait de mettre de l’argent de côté – de préférence dont on n’a pas besoin – via différents dispositifs pour le faire fructifier. On distingue deux formes d’épargnes :
L’épargne liquide : de l’argent disponible à tout moment, des ressources que l’on peut utiliser quotidiennement – compte courant (compte bancaire classique), livret d’épargne…
L’épargne financière : de l’argent que l’on fait fructifier pour bénéficier de plus-values, des investissements rémunérateurs placés dans une banque, sur des produits comme l’immobilier ou des actifs financiers (cf. la bourse)…
Grosso modo, épargner de l’argent est la première étape vers le « mieux vivre » puis investir son argent dans différents dispositifs permet encore plus d’atteindre cet objectif de « mieux vivre ».
Les placements bancaires et les placements financiers classiques
En France, les placements bancaires représentent la plus grande partie de l’épargne de la population. Ce sont des placements usuels des particuliers qui sont ceux les plus sûrs/sécurisés (0 % de risque de perte de capital). On parle alors d’épargne liquide comme nous l’avons indiqué précédemment. Plusieurs types de placements bancaires sont disponibles, dont les plus courants sont :
- Le livret A : compte épargne défiscalisé avec un taux de rémunération de 0,5 % depuis le 1er février 2020 avec un plafond de 22 950 € disponible à tout moment ;
- Le livret jeune : compte épargne bancaire conçu pour les 12 – 25 ans fonctionnant de la même manière que le livret A avec un taux de rémunération plus élevé (à partir de 1,25 %) pour un dépôt maximal de 1 600 € ;
- Le compte courant rémunéré : compte bancaire avec des dépôts rémunérés au quotidien ;
- Le compte épargne logement (CEL) ou plan d’épargne logement (PEL) : type d’épargne bancaire offrant une rémunération liée à un prêt immobilier.
Malheureusement, ces types d’épargne n’offrent pas beaucoup de bénéfices et il semblerait même qu’ils soient perdants au fil des années dans la mesure où leur taux de rémunération est en dessous de l’inflation. Il est préférable de ne pas mettre toutes ses économies dans ce type de placements et de choisir d’autres placements beaucoup plus rémunérateurs, certes pouvant être risqués, mais qui permettent de générer plus de profits. Et si l’on souhaite tout de même disposer d’une épargne 100 % sûre, on pourra capitaliser sur le système des intérêts composés, c’est-à-dire utiliser les intérêts perçus de l’épargne pour gonfler encore plus les placements.
En matière d’épargne beaucoup plus rémunératrice, il y a les placements financiers classiques, mais impliquant des risques relatifs aux fluctuations des marchés comme on vient de l’énoncer plus haut. Les plus courants sont :
- L’assurance-vie : contrat d’épargne proposé par une compagnie d’assurance portant sur des placements sur un fonds en euros sécurisé ou sur des supports en unités de compte beaucoup plus dynamique, mais avec un certain risque ;
- Le plan d’épargne retraite : placement destiné à financer les retraites se déclinant en différents dispositifs (contrat Madelin pour les travailleurs non-salariés, dispositif d’épargne salariale ou plan d’épargne retraite populaire.
Les placements financiers immobiliers et boursiers
L’immobilier et la bourse se présentent comme les placements financiers les plus rémunérateurs. Et contrairement aux idées reçues, il n’y a pas besoin d’avoir un gros « pactole » pour pouvoir investir dessus. Il est loin le temps où ces domaines d’investissement étaient réservés à l’élite. Aujourd’hui, plusieurs solutions de placements immobiliers et boursiers sont disponibles pour toutes les bourses.
Du côté de l’immobilier, on retrouve l’investissement locatif en tête de liste parmi les nombreuses solutions de placement dans le domaine. Cela consiste à se constituer un patrimoine immobilier afin d’avoir un complément de revenus mensuel grâce à la location : rendements jusqu’à 10 % en fonction du type de biens et de la position géographique. L’inconvénient de ce type d’investissement, c’est qu’il est nécessaire de disposer d’une certaine somme d’argent. Heureusement qu’il y a des alternatives regroupées dans ce que l’on appelle « pierre-papier » comprenant :
- Les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) proposant des investissements à faible coût, à partir de 5 000 €, dans un parc immobilier – les investisseurs détiennent alors des parts dans celui-ci.
- Le crowdfunding immobilier consistant à financer des promoteurs immobiliers en investissant dans leur programme. Le ticket d’entrée est relativement faible et le rendement peut être élevé (jusqu’à 10 % net avant impôts) pour un retour sur investissement rapide entre 12 à 30 mois suivant les projets.
Du côté de la bourse, il y a également plusieurs solutions et contrairement aux idées reçues, la bourse n’est pas réservée aux experts ni à l’élite. Par ailleurs, il s’agit du placement le plus rémunérateur à long terme : +7 % par an en moyenne annuelle lissée. On pourra placer notre argent sur des titres et actifs financiers cotés en bourse, en parts de fonds d’investissement ou d’autres organismes détenant et gérant un portefeuille boursier.
Pour investir en bourse, il n’y a rien de plus simple. Il suffit d’ouvrir un compte spécifique dans un établissement bancaire, une institution financière habilitée à le faire ou en ligne : PEA (plan d’épargne en actions) ou CTO (compte titres ordinaire). Ce sera sur l’un de ces comptes que l’on hébergera les actifs/instruments achetés sur les différents marchés financiers et il sera possible de les faire fructifier en les vendant plus cher, par exemple, pour faire des plus-values, ou de profiter de dividendes pour certaines actions.
L’investissement en bourse offre de nombreux avantages :
- La possibilité d’avoir des gains et des rendements élevés ;
- L’élargissement de l’horizon d’investissement grâce à la disponibilité d’un panel de produits/instruments/actifs/titres financiers ;
- La diversification du patrimoine (tout l’argent ne se trouve pas à la banque) ;
- L’accès facile aux différents marchés grâce à des tickets d’entrée à faible coût (il est possible d’acheter une action pour 15 € par exemple).
Les étapes à suivre pour placer son argent
Connaître son profil d’investisseur
Pour bien placer son argent, il est important de suivre certaines étapes. La première chose à faire est de définir son profil d’investisseur. Quésaco ? Il s’agit d’un profil définissant les caractéristiques d’un investisseur : situation financière, horizon d’investissement, compétences, temps disponible pour les investissements, tolérance au risque, objectifs… Chaque individu est différent devant l’argent et comment l’utiliser pour le faire fructifier. Si certains peuvent supporter de voir de grandes fluctuations de leurs investissements au fil des jours, d’autres s’en retournent dans leur lit et en perdent le sommeil. Grosso modo, cela signifie simplement qu’un placement qui convient à un individu ne conviendra pas forcément à un autre.
Connaître son profil d’investisseur permettra alors de déterminer soigneusement les produits/titres/instruments/actifs financiers correspondant le mieux à un individu, mais aussi le niveau de risque qu’il est prêt à prendre. Du coup, un placement risqué ne conviendra pas à un investisseur défensif, c’est-à-dire qui est très prudent dans ses investissements.
La détermination du profil d’investisseur se fait principalement en étudiant le profil général de l’investisseur, ses objectifs et sa tolérance au risque. Par ailleurs, lorsqu’un individu cherche à investir en bourse et se tourne vers une institution financière pour ouvrir un compte, il devra d’abord se livrer à la lecture et au remplissage d’un questionnaire pour déterminer son profil d’investisseur.
Les établissements financiers (banques, fonds d’investissement…) déterminent généralement 5 types de profils d’investisseurs qui sont : très prudent, prudent, équilibré, modérément actif et spéculatif. Ceux-ci ont été mis au point suivant les recommandations de la directive européenne MiFID 2 définissant 3 types d’investisseurs se déclinant en d’autres sous-catégories : défensif/conservateur, neutre/équilibré et spéculatif/dynamique.
Investir soi-même
La manière d’investir influera sur les rendements des placements. Faire soi-même les choses est la meilleure solution pour garder un œil sur ces placements en connaissant tout à leur sujet. Peu importe le domaine financier, investir soi-même reste le plus avantageux, mais cela peut impliquer quelques contraintes et nécessiter certaines compétences.
Dans le cas d’un placement 100 % sécurisé comme l’épargne bancaire, il n’y a pas besoin de beaucoup de choses ; seulement de l’argent à investir et de la patience.
Pour un placement immobilier, on pourra alors acheter un bien de type appartement ou maison pour le moderniser afin d’augmenter sa valeur, et ensuite le revendre ou le louer. Par contre, cela peut impliquer des contraintes : travaux à réaliser, paiement de loyer non effectué… Mais il y a toujours la solution de l’investissement autofinancé ou par l’intermédiaire d’un crédit bancaire, mais on ne conseillera pas ce dernier (s’endetter pour investir n’est pas vraiment une bonne idée).
Dans le cas d’un investissement en bourse, il sera nécessaire de se former aux rouages des marchés financiers afin de bien pouvoir utiliser son capital. Suivre une formation en bourse ou au trading auprès d’un professionnel est ainsi fortement recommandé pour éviter de dilapider inutilement son argent en bourse.
Confier son argent à des tiers
Pour ceux n’y connaissant rien en épargne, placement immobilier, investissement en bourse ou globalement le domaine de la finance, investir représente un véritable casse-tête. Heureusement qu’il existe une solution pour ça. Il s’agit de la délégation de ses investissements à un tiers. Ce que cela signifie, c’est qu’on peut confier notre argent à un intermédiaire pour qu’il puisse le faire fructifier sur les marchés. Il peut s’agir d’un conseiller financier, d’un conseiller bancaire, d’un courtier en immobilier, d’un fonds de placement ou encore d’un hedge fund (fonds spécialisé dans la gestion alternative). On peut ainsi dormir tranquillement sans se soucier de nos investissements. Dans le domaine de l’immobilier, il existe différentes entités ouvrant les portes aux particuliers souhaitant investir dans la pierre sans y connaître grand-chose. Elles sont disposées à les aider dans leurs démarches puis à les accompagner tout au long de leur investissement : SCPI (sociétés civiles de placement immobilier), OPCI (organismes de placement collectif en immobilier), SIIC (sociétés d’investissement immobilier cotées), etc.
Confier son argent à un tiers peut être bénéfique ou au contraire déstabilisant. En fonction des compétences de l’intermédiaire, l’argent placé peut afficher une grande croissance et générer de grands profits, stagner pendant plusieurs années (gains minimes) ou être dans le rouge à cause d’une mauvaise gestion. Il est alors important de bien choisir le professionnel avec qui travailler pour faire fructifier son capital. Par ailleurs, il faut aussi prendre en compte les frais liés pouvant être élevés et si tel est le cas, les gains seront maigres si les compétences du professionnel ne sont pas au rendez-vous.
Résumé
Épargner de l’argent, c’est le premier pas pour atteindre un « mieux vivre ». L’investissement est la continuité de l’épargne et permet davantage d’atteindre cet objectif de mieux vivre. Le concept d’épargne et d’investissement ne sera pas le même d’un individu à un autre. Si certains sont prêts à voir leurs économies fluctuer au gré des marchés jour après jour, d’autres ne pourront pas être bercés par la mélodie de Morphée s’ils ne placent par leur argent sur des dispositifs 100 % sûrs. Bien que le rendement de l’un soit meilleur que l’autre, mais l’autre pourra compenser ce faible rendement par d’autres solutions comme une fréquence plus élevée d’investissement. Et le risque pris par l’autre peut être modéré/tempéré par l’utilisation de différents outils. Placements bancaires, placements immobiliers, placements boursiers… Quel type de placement pour que type d’investisseur ? La réponse est simple : déterminer son profil d’investisseur pour connaître le placement le plus adapté à ses objectifs, sa situation en général et à sa tolérance au risque : conservateur/défensif, équilibré/neutre ou dynamique/spéculatif.