Faisant partie de la branche du financement participatif ou crowdfunding, le crowdlending consiste à prêter directement aux entreprises, généralement des PME et des TPE, afin de financer leur développement. En contrepartie, les investisseurs reçoivent un rendement régulier composé d’une partie du capital avec des intérêts, dont le taux est préalablement fixé – c’est comme investir dans des obligations. Certains prêts prévoient par ailleurs le capital et le versement des intérêts à l’échéance du prêt en une seule fois. Dans le cas où le projet proposé par l’entreprise cherchant un financement n’aboutit pas, l’argent investi est alors remboursé. Zoom sur les grandes lignes du crowdlending.
Le fonctionnement du crowdlending
L’avènement du web participatif a donné naissance à de nouveaux concepts d’investissement, dont le crowdlending qui est une forme de financement participatif (crowdfunding). Celui-ci prend la forme d’opérations de prêt à des PME et des TPE souscrites par la « foule » (crowd en anglais) en contrepartie d’intérêts. Ces entreprises recherchent un financement pour se développer, parfois il s’agit d’un financement complémentaire à celui d’une institution bancaire. Ce qui intéresse les sociétés, surtout les startups, dans la démarche, c’est que contrairement aux prêts bancaires, il n’y a pas besoin de garantie ni de caution de la part du dirigeant. Dans certains cas également, les particuliers s’adonnant au crowdlending sont accompagnés par des institutionnels comme des mutuelles ou des banques co-investissant alors dans certains projets de financement participatif.
Les plateformes de financement participatif
C’est sur des plateformes spécialisées que les investisseurs peuvent financer des entreprises et celles-ci effectuent une analyse de la solvabilité des sociétés porteuses de projet en amont de la présentation au public. Généralement, seules les demandes de financement satisfaisant les critères de sélection sont proposées sur les plateformes de financement participatif – 1 à 5 % des dossiers seulement sont retenus en général. Les plateformes définiront avec les emprunteurs les modalités du crédit :
- Montant demandé (recherché) ;
- Durée de l’investissement – durée du prêt ;
- Taux d’intérêt qui correspond à la rémunération des investisseurs (prêteurs) ;
- Type de support proposé : minibons, reconnaissances de dettes, obligations…
- Type de prêt : amortissable avec remboursement mensuel, prêt in fine, etc.
Ensuite, les investisseurs pourront prêter à partir de 20 € à 50 €, parfois jusqu’à 1 000 € (principalement dans le crowdlending immobilier). Suivant le type de prêt, les remboursements (le capital et les intérêts) se feront mensuellement ou trimestriellement (prêts amortissables) ou en fin de projet pour les prêts in fine. En prêtant de petites sommes, les investisseurs peuvent réinvestir s’ils le souhaitent capital et intérêts sur de nouveaux projets. Cela leur permet ainsi d’avoir un portefeuille plus diversifié.
Aujourd’hui, la majorité des plateformes de crowdlending sont généralistes pour être en mesure de fournir des projets d’entreprises de secteurs variés : technologie, service, commerce, industrie… Mais il y a des sites spécialisés dans des domaines particuliers, comme l’agriculture, l’immobilier ou encore l’ENR (énergies renouvelables et développement durable).
La règlementation, les revenus et la fiscalité du crowdlending
Le crowdlending permet de générer des revenus du capital et à ce titre, ceux-ci sont soumis au PFU (prélèvement forfaitaire unique) ou Flat Tax de 30 % composé de 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Les revenus issus du financement participatif sont à indiquer au moment de la déclaration de revenus dans la catégorie « Revenus des valeurs et capitaux mobiliers » à la ligne « intérêt des prêts participatifs et des minibons ».
Concernant la règlementation du crowdlending, c’est l’ordonnance n°2014-559 du 30 mai 2014 relative au financement participatif qui définit son cadre légal. Ainsi, les plateformes proposant ce type de financement doivent obligatoire avoir un agrément parmi les suivants :
- L’agrément de CIP (conseiller en investissement participatif) délivré et contrôlé par l’AMF (autorité des marchés financiers) ;
- Le statut d’IFP (intermédiaire en financement participatif) délivré par l’ORIAS (organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance) et contrôlé par l’ACPR (autorité de contrôle prudentiel et de résolution).
Quelques règles à respecter dans l’investissement en crowdlending
En financement participatif, le niveau de rémunération proposé qui est le taux brut annuel représente alors le rendement maximum espéré. Les investisseurs n’auront pas la possibilité de faire des performances supérieures à ce taux, comme cela pourrait être le cas avec d’autres produits financiers comme les actions où les plus-values peuvent potentiellement être plus élevées. Par ailleurs, il n’existe pas non plus de garantie sur le taux de défaut final des projets financés.
De ce fait, les investisseurs qui financent des entreprises via le crowdlending, doivent être conscients du niveau de risque prix et ainsi adopter des règles de bonne gestion :
- Diversification des montants investis sur de nombreux projets en tentant compte d’une vision globale des investissements et du patrimoine financier ;
- Diversification des risques en se référant par exemple aux outils d’aide à l’analyse qu’ils ont sous la main ou proposés par des sites spécialisés ;
- Gestion de la liquidité en ne s’engageant pas sur des durées non compatibles avec leurs contraintes personnelles ;
- Privilège aux projets avec lesquels ils ont le plus d’affinité et qu’ils comprennent le mieux.
Les risques relatifs au crowdlending
Comme pour tout investissement et tout placement, le crowdlending n’échappe pas aux risques. Pour les investisseurs-prêteurs, il en existe principalement deux (2) :
- Dans la majorité des cas, le capital investi (capital prêté) est immobilisé sur une longue période sans possibilité de revente avant terme. Lorsqu’ils prêtent leur argent sur une durée de 12 à 36 mois, par exemple, ils immobilisent alors leur capital sur cette période et suivant les conditions prévues par le contrat. C’est à l’inverse des actions qu’ils peuvent vendre à tout moment en cas de besoin.
- Financer des entreprises peut entraîner la perte de tout ou partie du capital prêté. Lorsqu’ils prêtent de l’argent aux entreprises, il y a toujours le risque de perte partiel ou totale de leur investissement dans le cas où le projet ne décolle pas ou que la société dans laquelle ils ont investi fait faillite.
Dans la mesure où le crowdlending est relativement jeune par rapport à d’autres méthodes de financement et d’investissement, il est important de s’informer sur les performances des plateformes – à noter que chaque année, des plateformes se lancent tandis que d’autres disparaissent. Par ailleurs, il est important de garder en tête les bases de l’investissement. Les performances passées d’une plateforme de financement participatif ne sont pas gages de ses performances futures.
Résumé
Le crowdlending représente une branche du crowdfunding que l’on appelle communément en français financement participatif. Il s’agit d’une méthode de financement des entreprises, généralement des TPE et des PME, souhaitant se développer et recourir à d’autres formes de financement autre que les prêts classiques bancaires, par exemple. En échange d’un financement de la part d’un pool d’investisseurs, les entreprises versent des intérêts, dont le taux est fixé à l’avance, pouvant être mensuel ou trimestriel, ou encore in fine, c’est-à-dire à la fin du projet avec le capital investi. C’est une forme de financement similaire aux obligations sur les marchés financiers, mais plus accessible puisque certains projets proposent un ticket d’entrée à partir de 20 € tandis que d’autres permettent de prêter jusqu’à 1 000 €, c’est le cas du crowdlending immobilier.