Les Français aiment épargner leur argent et ce n’est pas les chiffres qui diront le contraire : 55 millions de Livrets A avec 130 milliards d’euros d’épargne accumulée en 2020 selon la Banque de France. À côté, le PEA (plan d’épargne en actions) fait pale figure avec 4,7 millions seulement ouverts depuis sa création. Cela montre une certaine peur d’investir. Mais est-ce que cela est justifié ? Bien qu’investir s’avère risqué, ne pas profiter des marchés financiers l’est tout autant. Il faut savoir qu’au fil des années, l’épargne classique comme le livret A perd de la valeur avec un taux historiquement bas depuis la révision à 0,5 % depuis le 1er février 2020, soit inférieur à l’inflation.
- Pourquoi cette réticence d’investir ?
- La peur d’investir et l’aversion au risque
- Une perte d’argent accentuée par la peur de perdre de l’argent
- Performances positives des indices même après des krachs boursiers
- Déterminer des objectifs et un horizon de placement adapté
- Se tourner vers un professionnel pour investir ou se former à l’investissement en bourse
Pourquoi cette réticence d’investir ?
On peut attribuer cette réticence d’investir en Bourse à une lacune de connaissances financières et économiques. Suivant une enquête menée par la Banque de France sur l’éducation financière des français, 1/5 seulement des personnes interrogées estiment avoir un bon niveau tandis que la moitié déclarent qu’elles ne sont pas du tout intéressées.
Avec une éducation financière presque nulle, il est tout à fait normal que la peur d’investir s’installe. Si une personne ne connaît pas les fluctuations des marchés ni la relation parfois déconnectée entre la valeur réelle et la valeur boursière des entreprises. Toute cela accentue la méfiance des personnes n’ayant pas reçu une éducation financière à l’égard de la Bourse qui est vue comme un domaine risqué pouvant faire perdre tout son capital de manière incontrôlable. Mais ce n’est pas vrai puisqu’en prenant le temps de s’y intéresser, il est possible de se rendre compte que l’investissement en bourse n’est pas si compliqué et avec des efforts, une formation pourquoi pas et de la bonne volonté, on peut faire des profits sur les marchés financiers.
La peur d’investir et l’aversion au risque
Cette réticence d’investir des gens n’est pas uniquement dû à une éducation financière faible ou inexistante. Il y a aussi ce que l’on appelle l’aversion au risque, un biais cognitif et psychologique altérant les choix de chaque personne en les amenant à prendre des décisions parfois irrationnelles. La perception du risque chez les gens est irrégulière et bien irrationnelle comme l’on démontré Tversky et Kahneman dans leur recherche sur les biais cognitifs et psychologiques. Il s’avère que l’on fait face à une grande douleur de perdre 200 € par exemple face à la satisfaction procurée par un gain de 200 €. Il faudrait gagner jusqu’au triple de la somme investie pour compenser. L’aversion à la perte prime sur l’espérance de gain.
Une perte d’argent accentuée par la peur de perdre de l’argent
Comme nous l’avons mentionné en préambule, l’épargne classique comme le livret A n’est plus du tout rentable et fait perdre de l’argent – c’est la stricte vérité et c’est mathématique. Avec l’inflation à plus de 1,5 %, le taux de 0,5 % du livret A n’est rien. La peur de perdre de l’argent face à l’investissement en bourse fait perdre encore plus d’argent si l’on choisit de l’épargner traditionnellement. Il n’y a pas de gain sans risque et plus celui-ci est élevé, plus le rendement est supérieur. C’est ce que l’on appelle « prime de risque ». Un autre risque lié au fait de ne pas investir, mais de faire dormir son argent, c’est le risque de perdre en pouvoir d’achat au fur et à mesure que l’inflation augmente.
Performances positives des indices même après des krachs boursiers
Bien l’économie nationale et mondiale soit rythmée par différentes crises et cela n’est pas nouveau, la majorité des indices montrent des performances toujours positives depuis leur création. Ainsi, au fil des années, c’est-à-dire sur le long terme, les effets négatifs des fortes baisses boursières ou krachs se lissent. Le CAC40 par exemple a connu des hauts et des bas, mais ne cesse d’augmenter de valeur année après année, même après plusieurs crises comme le Coronavirus depuis décembre 2019.
Déterminer des objectifs et un horizon de placement adapté
« Le temps se charge de faire trouver aux actions leurs valeurs d’avant crise ». Cette phrase illustre bien qu’à long terme, l’investissement en bourse est profitable et permet de faire de gros profits. Même si l’on est terrifié face aux produits financiers à risque comme les actions, même si le risque peut être faible, surtout à la veille d’un krach boursier, cela ne doit pas occulter notre jugement surtout si l’on a un horizon d’investissement de 5 ans jusqu’à 20 ans, voire plus. La volatilité temporaire des cours n’a généralement que peu d’impact sur la performance totale de l’actif attendue à l’arrivée. Par contre, si l’on investit de l’argent dont a besoin en actions ou que l’on a besoin de liquidité, ce n’est pas la bonne chose à faire. Pour une épargne de précaution (argent disponible à tout moment) ou une épargne à court terme, les actions ne doivent pas représenter une grande proportion de l’allocation.
Se tourner vers un professionnel pour investir ou se former à l’investissement en bourse
L’investissement en bourse fait partie des placements les plus performants sur le long terme bien qu’il y ait parfois des fluctuations brutales. Mais le risque reste omniprésent surtout lorsqu’on construit son portefeuille de manière inappropriée, c’est-à-dire à l’opposé de ses objectifs et de son horizon de placement. En théorie, il est très simple de se construire un portefeuille optimal en suivant quelques règles, mais la pratique est différente surtout si l’on n’a pas les compétences pour le faire. C’est pour cela qu’il est important de se tourner vers un professionnel pour investir lorsqu’on n’y connaît rien ou que ne l’on ne sait pas trop comment faire. Aujourd’hui, on retrouve différents services en ligne des plus innovants en plus des services proposés par les institutions financières traditionnelles comme les banques de proximité et les banques de réseau proposant une gestion personnalisée du portefeuille boursier : gestion conseillée (pilotée) ou gestion mandatée (sous-mandat). Déléguer son épargne permet de profiter des compétences d’un professionnel pour le faire fructifier correctement sur les marchés sans avoir à se soucier des fluctuations des marchés et en minimisant les risques de pertes.
Sinon, pour investir efficacement en bourse soi-même, c’est-à-dire opter pour une gestion autonome (gestion directe) de son portefeuille, il est recommandé de suivre une formation en bourse, que ce soit en ligne auprès d’un formateur expérimenté ou dans une école physique avec d’autres apprenants.
Résumé
La peur d’investir en bourse résulte de nombreuses causes, comme une éducation financière nulle ou minime, et des biais cognitifs et comportementaux comme l’aversion à la perte. Il a été constaté qu’il s’agit d’une peur non justifiée qui fait perdre de l’argent. Le fait est que l’épargne qui dort ou qui est placée sur des supports classiques bancaires comme le livret A est vouée à faire perdre de l’argent à cause d’un taux de rémunération inférieur au taux d’inflation. Au fil des années, les épargnants perdent plus et ils perdent même en pouvoir d’achat. Il est vrai qu’investir en bourse peut être risqué, mais il est possible de minimiser le risque en faisant appel à un professionnel pour gérer ses placements (gestion conseillée ou gestion mandatée), ou en le faisant soi-même après avoir suivi une formation auprès d’un formateur expérimenté.