Les placements financiers réservent bien des surprises surtout à ceux qui ne sont pas préparés. Lorsqu’on investit, il est important de connaître les tenants et les aboutissants des supports et produits sur lesquels placer son argent, surtout si l’on est novice. Mais que doit-on faire si on n’y connaît rien, et que l’on souhaite tout de même investir. La réponse à cette question est simple : opter pour une gestion pilotée ou mandatée de ces investissements financiers. Tout ça pour dire qu’en matière de placement, il existe différents modes de gestion permettant à tout un chacun d’y trouver son compte : de maximiser ses gains en investissant en toute sérénité d’esprit. Focus sur les caractéristiques de ces méthodes : gestion libre, gestion pilotée et gestion conseillée.
Les différentes solutions de gestion de placements financiers
En fonction des compétences, de l’appétence pour les marchés financiers ou encore des objectifs, il est possible de choisir parmi différentes solutions de gestion de ses placements financiers, comme le plan d’épargne en actions (PEA), le compte-titres ordinaire (CTO) ou l’assurance-vie (AV). Chaque mode de gestion répond aux besoins des investisseurs et il conviendra d’abord de faire le point sur son profil d’investisseur pour découvrir « de quel bois on est fait » en matière d’investissement afin de choisir la bonne solution de gestion :
Déterminer son profil d’investisseur
Connaître son profil d’investisseur est déterminant si l’on souhaite performer efficacement sur les marchés financiers, c’est-à-dire maximiser ses gains tout en ayant l’esprit tranquille. La directive MiFID 2 a par ailleurs défini les principaux types de profils d’investisseur qui peuvent avoir des sous-branches pour permettre aux futurs investisseurs d’y voir un peu plus clair. Voici un tableau suivant cette directive, dont les paramètres sont relatifs à l’âge, à la situation financière, à l’horizon de placement, aux compétences, mais également à la tolérance au risque, entre autres.
Profils d’investisseur Paramètres de sélection | Défensif | Équilibré | Équilibré |
---|---|---|---|
Age |
Avancé | Moyen | Jeune |
Situation familiale |
Famille | Couple | Célibataire |
Situation financière |
Faible | Moyenne | Élevée |
Horizon de placement |
Court terme | Moyen terme | Long terme |
Compétences en matière d’investissement |
Faibles (compétences limitées) | Moyennes (culture financière de base) | Élevées (connaissances approfondies en investissement) |
Temps disponible dédié aux placements |
Limité | Moyen | Élevé |
Tolérance au risque |
Faible | Moyenne | Élevée |
Objectifs |
Complément de revenu | Capital pour la retraite | Autonomie financière |
Pourcentage du capital investi |
10 % ≥ | 40 % ≥ | 40 % < |
Ce tableau n’est qu’à titre indicatif pour avoir une première idée de son profil d’investisseur. Les institutions financières peuvent proposer différents questionnaires pour déterminer avec précision dans quelle catégorie un investisseur se trouve. Sinon, pour utiliser ce tableau, il n’y a qu’à suivre ces étapes :
1. Entourer ou coucher pour chacune des lignes des paramètres de critère la réponse convenant le mieux ;
2. Se référer au titre de la colonne des profils d’investisseur où les réponses sont les plus nombreuses.
Connaître les principaux types de supports d’investissement
« Le savoir, c’est le pouvoir » – Connaître les principaux types de supports de placement permet de se faire une première idée du type de placements que l’on souhaite faire.
Types de supports Caractéristiques |
Compte-titres ordinaire
(CTO) |
Plan d’épargne en actions
(PEA) |
Assurance-vie
(AV) |
---|---|---|---|
Produits autorisés |
Tous produits/actifs/instruments financiers de tous les marchés | Actions européennes et trackers du monde entier | Tous les UC (unités de comptes) disponibles : monétaires, obligataires, actions… |
Plafond en euros et versement max. |
Pas de plafond | Versements limités à 150 000 € | Pas de plafond |
Possibilité d’avoir plusieurs comptes |
Oui | Un seul PEA par personne | Oui |
Avantages fiscaux |
Aucun | Oui | Oui |
Durée minimale pour bénéficier d’avantages fiscaux |
– | À partir de 5 ans | À partir de 8 ans |
La gestion libre
Cette solution de gestion est la plus fréquente. Elle fait référence à une autonomie de gestion, c’est-à-dire que l’investisseur réalise lui-même tous ses placements financiers ainsi que les arbitrages concernant les actifs/produits/titres/instruments financiers qu’il détient dans son portefeuille : actions, fonds, SCPI (fonds immobiliers), produits dérivés… Grosso modo, il sélectionne les différents titres qu’il veut acquérir et détermine le meilleur moment afin de les acquérir pour ensuite les vendre, et faire ainsi des plus-values.
Étant donné l’indépendance de l’investisseur ainsi que son entière responsabilité par rapport à la gestion du capital géré, ce mode de gestion est recommandé à ceux qui sont relativement à l’aise avec les marchés financiers, peu importe lequel : marché monétaire, marché des actions, marché obligataire, marché des matières premières, marché des devises… Si l’investisseur choisit la gestion libre de ses placements financiers, il devra en même temps justifier d’une bonne connaissance des marchés sur lesquels il place son argent tout en étant à l’aise avec les ordres de bourse ainsi que les différents produits. En plus de disposer de ces compétences, il devra avoir du temps à consacrer à ses investissements, à moins qu’il n’opte pour une stratégie de gestion passive de son portefeuille : stratégie « buy & hold » (acheter et conserver) ; ce sont les valeurs d’un bon père de famille.
Il faut dire que le coût de ce mode de gestion d’investissement est relativement peu élevé dans la mesure où l’investisseur aura uniquement à supporter que les frais de courtage pour ses prises de position sur CTO ou PEA, ou d’arbitrages pour son contrat d’assurance-vie. Chez certaines institutions financières, comme les banques en ligne et les courtiers spécialisés, ces frais peuvent même être moindres, voire zéro.
La gestion libre également appelée gestion directe convient pour tous les types de supports d’investissement qu’il s’agit de CTO, de PEA et de ses dérivés comme le PEA/PME ainsi que de l’assurance-vie. Par rapport au profil d’investisseur, ce mode de gestion convient à ceux ayant un profil équilibré ou dynamique.
La gestion pilotée ou conseillée
En matière d’investissement, la gestion pilotée également appelée gestion conseillée consiste à recourir à un professionnel comme un conseiller en investissement financier (CIF) tout en gardant la main sur ses placements financiers. Il déterminera la meilleure allocation d’actifs possible en fonction du profil d’investisseur : objectifs d’investissement, horizon de placement, tolérance au risque… Cependant, il ne pourra passer des ordres ni faire les arbitrages sans consulter son client. C’est l’investisseur qui donne son aval si oui ou non il souhaite suivre ces recommandations d’investissement.
La gestion pilotée convient aux investisseurs qui ont une assez bonne connaissance des marchés financiers (profil équilibré ou profil dynamique), mais qui souhaite avoir l’avis d’un professionnel pour la gestion de ses placements. Bien évidemment, par rapport à la gestion libre, cela a un coût. On parle alors de commission pouvant être fixe ou variable. Mais cela ne sert à rien de recourir à la gestion pilotée si le capital à investir est minime. En effet, le ticket d’entrée démarre généralement autour de plusieurs dizaines de milliers d’euros chez des professionnels comme les conseillers en gestion de patrimoine.
Tout comme la gestion libre, la gestion conseillée peut être appliquée à tous les types de supports d’investissement, du plan d’épargne en actions à l’assurance-vie, en passant par le compte-titres ordinaire.
La gestion mandatée ou sous-mandat
La gestion mandatée que l’on connaît plus sous l’appellation gestion sous-mandat (principalement en assurance-vie) fait référence à la solution de délégation du portefeuille financier à un professionnel. On peut dire que c’est une solution haut de gamme et sur mesure puisque l’investisseur confie tout à un expert appartenant le plus souvent à une entreprise de gestion pour qu’il fructifie son capital à sa place.
L’investisseur donne alors mandat à une entreprise de gestion pour qu’elle s’occupe de tous les arbitrages lui paraissant opportuns sur les placements de son client. Ces arbitrages ne se font pas au gré de l’expert mandaté ni de manière arbitraire (au hasard), mais sont faits suivant le profil d’investisseur, et principalement les objectifs de placement, l’horizon d’investissement et la tolérance au risque. Un compte-rendu détaillé des arbitrages réalisés sera adressé régulièrement à l’investisseur pour qu’il puisse suivre l’évolution de ses placements.
Le mode de gestion sous-mandat est généralement effectué par des gérants physiques, ou bien par des robo-advisor ou robot-conseiller qui sont des plateformes en ligne délivrant des conseils financiers ou permettant la gestion automatisée d’un portefeuille d’actifs, et qui ont une approche assez algorithmique de la gestion des placements.
Cette solution de gestion d’investissements convient principalement aux investisseurs qui n’ont pas assez de compétences ou pas la capacité nécessaire pour gérer eux-mêmes leurs placements, et n’ont pas le temps de se former ni le temps à allouer à leurs investissements : profil défensif.
Par rapport à la gestion libre ou à la gestion conseillée, la gestion sous-mandat a un coût assez élevé dans la mesure où celle-ci implique l’intervention d’entreprises de gestion ou d’algorithmes poussés afin de réaliser l’allocation d’actifs. Généralement, cette solution est retenue par les investisseurs qui disposent d’un pécule non négligeable – de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Toutefois, avec l’avancée technologique et la forte concurrence sur les marchés financiers, de plus en plus d’acteurs en ligne proposent ce mode de gestion à partir de quelques milliers d’euros de capital.
Et tout comme les précédentes méthodes de gestion, il est possible de recourir à la gestion mandatée pour tous les types de supports d’investissement : assurance-vie, plan d’épargne en actions, compte-titres ordinaire, PEA/PME…
Résumé
Placer son argent sur les marchés financiers permet de le faire fructifier et ainsi augmenter son patrimoine. En fonction des besoins des investisseurs, il existe différents modes de gestion des placements financiers : gestion libre ou directe, gestion conseillée ou pilotée, et gestion mandatée ou sous-mandat. Ces solutions de gestion leur permettent de maximiser leurs gains tout en ayant une certaine sérénité d’esprit. Le choix se fera principalement en fonction du profil d’investisseur. Pour la gestion libre, elle est recommandée pour les investisseurs ayant un profil équilibré ou dynamique, qui souhaitent eux-mêmes réaliser leurs arbitrages. Pour la gestion conseillée ou pilotée, elle s’adresse aux investisseurs équilibrés ou dynamiques qui souhaitent recourir à un professionnel pour les assister – il prend en charge les allocations d’actifs suivant leurs profils contre une commission pouvant être fixe ou variable en fonction du contrat signé entre les deux parties. Pour la gestion mandatée ou sous-mandat, celle-ci convient aux investisseurs n’ayant ni les compétences ni le temps à consacrer à leurs investissements. Un expert généralement d’une entreprise de gestion s’occupe de tous les arbitrages et de l’allocation des actifs sans consultation dans l’intérêt des investisseurs, bien évidemment, et suivant leur profil, moyennant un coût pouvant être assez élevé.